17.1. - Considérations générales sur l'aptitude psychiatrique (index 357)

version : 29-03-2021

La signification des différents coefficients du sigle P, précisée dans le corps du présent arrêté, n'est pas reprise ici.

La cotation du sigle P résulte d'une démarche clinique concrète, globale, fondée sur la richesse d'une relation intersubjective, dépassant une simple évaluation nosologique. La rigueur séméiologique, la réflexion pathogénique et l'hypothèse pronostique se conjuguent alors pour étayer une décision rationnelle d'aptitude.

La décision tient compte du niveau intellectuel, de la personnalité, de l'existence de troubles psychopathologiques cliniquement décelables ou d'antécédents psychiatriques avérés potentiellement évolutifs, d'éventuelles difficultés psychosociales ainsi que de la qualité de l'adaptation au milieu militaire. Les éléments cliniques suivants peuvent être recherchés :

  • notion de répétition des troubles des conduites et de réactions plus ou moins pathologiques aux situations vécues par le sujet comme frustrante ;
  • rôle de la symptomatologie éventuelle (névrotique ou psychotique) dans le système relationnel du sujet ;
  • retentissement des conflits intrapsychiques dans son existence ;
  • perception de la réalité et capacités d'ajustement à celle-ci ;
  • degré de tolérance à l'angoisse et à la peur ;
  • types habituels de relations à autrui, mode d'intériorisation des règles sociales ;
  • capacité de contrôle des affects (ou émotion) et des actes ;
  • aptitude à différer les satisfactions, à tenir compte de l'expérience acquise ;
  • possibilité de créativité, d'initiative personnelle et de projet en général ;
  • prise en compte des difficultés conjoncturelles d'ordre social, relationnel ou affectif.

A l'expertise médicale initiale et à l'incorporation et durant la période probatoire, le coefficient attribuable au sigle P ne peut être que 0 ou 5.

En matière d'aptitude psychique, les données de la période probatoire de l'engagement initial dans les armées sont essentielles pour l'évaluation de l'aptitude à servir.

Une fois terminée la période probatoire, le sigle P fluctue entre 1 et 5. Le médecin des forces est habilité à attribuer au sigle P les valeurs 1 à 3, tandis que les coefficients 4 et 5 sont du ressort exclusif du médecin des hôpitaux des armées spécialiste en psychiatrie. En cours de carrière ou de contrat ou de contrat, par leurs correspondances écrites et orales, le médecin des forces et le médecin des hôpitaux des armées spécialistes en psychiatrie s'éclairent mutuellement des éléments de l'environnement professionnel, des enjeux diagnostiques, thérapeutiques et pronostics afin que puisse être prise la décision la mieux adaptée à un sujet dans une situation donnée.